« Pas de développement sans paix, et pas de paix sans développement… Je compte sur votre leadership et votre énergie.» Les mots sont du Secrétaire Général des Nations Unies, Ban Ki Moon, à une centaine de jeunes venant des cinq continents, réunis le 26 Février 2013 à Vienne (Autriche), dans le cadre du Forum des Nations Unies sur l’Alliance des Civilisations. Etre les nouveaux acteurs pour la paix et le développement dans leurs pays respectifs et dans le monde entier, telle est la mission que confie Ban Ki Moon à ces jeunes qui le suivaient avec une très grande attention mêlée de leur émotion d’avoir devant eux le grand homme qu’ils n’ont toujours vu qu’à la télévision et dans les journaux.
Les mots sonnent bien, surtout dans les oreilles de ces jeunes dont certains sont venus de pays en guerre comme la Syrie, le Mali, ou des pays aux situations sociopolitiques très précaires comme la Palestine, l’Irak, les pays du Maghreb et certains pays d’Afrique subsaharienne… Des jeunes qui aimeraient retrouver ou trouver la paix, pour le développement de leurs pays. Mais des mots qui semblent si loin de ces jeunes, qui, malgré leur envie de changer les choses, de vivre dans un monde meilleur, ne décident rien, ou presque, dans leurs pays.
« Comment pouvons-nous être des leaders, des leaders responsables, et agir pour le développement de nos pays, quand nous n’avons la moindre possibilité de décider dans nos pays ? » se sont sûrement demandé la plupart de ces jeunes. Parce qu’entre ce que diront les différents intervenants à ces jeunes, et la réalité dans leurs pays, surtout ceux d’Afrique, d’Asie et d’Amérique latine où la liberté d’expression n’est même pas encore acquise, le gouffre est très grand. Une fois sortis des locaux de ce forum, la plupart de ces jeunes retourneront chez eux pour se heurter contre un système séculaire installé dans leurs pays, dont ils ne comprennent rien, et qui les ruine à petit feu au jour le jour. Impuissants, ils attendront le forum de l’année suivante, pour écouter des messages d’espoir, nourrir des rêves, des rêves qui s’évanouiront une fois qu’ils retourneront chez eux.
L’ONU, organisatrice de cet important forum, s’engage, au-delà de ces quelques jours de discussions, de suivre de plus près ces jeunes hommes et femmes déterminés à surmonter leurs diversités linguistiques, culturelles et religieuses pour créer un monde nouveau. Un monde plus pacifique, où tous les citoyens auront des chances équitables, un monde où, comme le désire si bien le Secrétaire Général de l’ONU, il n’y aura plus de marginalisés.
Les jeunes discuteront, durant le forum, sur des thèmes touchant à la diversité culturelle et religieuse, l’immigration, le leadership et la liberté d’expression. Des discussions d’où naîtront des recommandations à soumettre aux autorités présentes au forum. Pour un monde plus pacifique, plus juste, plus développé.
David Kpelly
Groupe francophone CFI